Article mis à jour le 8 novembre 2017
Avec à peine plus de 3300 kilomètres à parcourir, le Tour de France 2018 se classe parmi les plus courts du XXIe siècle. Cette distance inhabituelle résulte avant tout d’une proposition assumée par Christian Prudhomme aux coureurs, qui seront amenés à bâtir sur ces nouveaux terrains : « Nous avons surtout voulu privilégier la variété des étapes et des routes qui pourront se révéler décisives. Faire dialoguer des cols mythiques avec des ascensions inédites ou des formats ultra-dynamiques, c’est la vision d’un cyclisme inspiré que nous appelons de nos vœux ». De fait, les innovations imaginées pour la 105e édition pourraient faire jaillir des idées chez les audacieux du peloton, qui sera réduit à 176 coureurs au départ de la Vendée et des Pays de la Loire. Le séjour breton prévoit par exemple une accumulation de casse-pattes avant de rallier Quimper, puis le lendemain une double-ascension de la côte de Mûr-de-Bretagne… le tout pimenté par de nouvelles bonifications distribuées dans le final des étapes de la première semaine. Le décor est bien posé pour que les favoris puissent s’opposer et se départager avant même l’entrée dans la montagne, en particulier sur les pavés de Roubaix, qu’ils pourront exploiter sur une distance de 21,7 km pour faire la différence.
Les débats prendront encore de la hauteur en attaquant les Alpes. Si l’on croit jouer en territoire balisé au Grand-Bornand, c’est sans compter sur la découverte du Plateau des Glières, que les coureurs atteindront après une raide montée… et deux kilomètres sur une voie non bitumée. Le lendemain, les coureurs ne découvriront pas seulement la station de la Rosière, mais aussi en chemin le col du Pré, propice à des coups d’éclat. La séquence alpestre sera conclue sur un classique du genre, avec une arrivée à l’Alpe d’Huez qui pourrait être le théâtre de revanches et de rebondissements. Les échanges d’amabilités se poursuivront ensuite du côté de l’aérodrome de Mende et pourquoi pas à Carcassonne, qui fera suite au franchissement du Pic de Nore (1205 m). Dans les Pyrénées, les sprinteurs auront certainement droit à une explication musclée du côté de Pau, mais la parole sera bien donnée aux grimpeurs, dans tous les registres imaginables : les baroudeurs à Luchon ; les plus explosifs sur la plus courte étape en ligne (65 km) programmée depuis la disparition des demi-étapes, avec arrivée inédite au col de Portet (2215m) ; les plus endurants sur les 200 km séparant Lourdes de Laruns via l’Aspin, le Tourmalet et l’Aubisque ; et enfin les meilleurs rouleurs d’entre eux sur le « chrono-toboggans » dessiné dans les reliefs du Pays Basque. Jusqu’à ce rendez-vous crucial à 24h de l’arrivée à Paris, les places seront encore à prendre…
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