La 119ème édition de Paris-Tours a souri à un coureur semblable à son parcours : complet et rapide. Parti très tôt dans la bonne échappée, et porté par un vent de dos favorable, Matteo Trentin (EQS) s’est imposé à Tours devant Tosh Van der Sande (LTS) et Greg Van Avermaet après plus de 220 kilomètres parcourus dans le groupe de tête. L’Italien achève sa saison sur une victoire au bout de l’avenue de Grammont et marque l’histoire de l’épreuve d’un nouveau record : avec une moyenne de 49,642km/h, Trentin s’impose sur l’édition la plus rapide de la classique historique, crée en 1896.
31 coureurs dans le vent
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ètres de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, près des rives de l’Eure, sous un ciel dégagé et un thermomètre de saison (9°C au départ) que s’élance à 11h30 un peloton de 182 coureurs à travers 231km de plaines et de vent, vers Tours et l’avenue de Grammont. La majorité des coureurs enfourche ce dimanche le vélo pour la dernière fois de la saison, et sur une première partie de course largement exposée au vent, l’instinct des baroudeurs est rapidement éveillé par les rafales de vent. Au kilomètre 8.5, 30 impatients prennent la roue d’Alexis Gougeard (ALM) pour former l’échappée au long cours de la journée à travers les plaines de la Beauce. Parmi les fuyards, on recense quatre coureurs de l’équipe Lotto-Soudal (parmi lesquels Tony Gallopin et Tiesj Benoot), trois coureurs de l’équipes Etixx-Quick Step (dont Matteo Trentin), trois coureurs de l’équipe Bretagne-Séché (dont Kévin Ledanois), trois coureurs de l’équipe Lotto NL-Jumbo ainsi que des grands noms du printemps, comme Arnaud Démare (FDJ), Edward Theuns (TSV) ou Greg Van Avermaet (BMC). Le peloton, morcelé par le vent et fractionné par les bordures, peine à engager la poursuite.
Une contre-attaque tardive, le peloton hors-jeu
A l’issue d’une première heure de course courue à 52.5km/h de moyenne, un peloton regroupé de 90 coureurs sort de Bonneval (lieu de départ de Paris-Tours espoirs) avec un retard de 1’40’’. Freiné par un vent pénalisant, le groupe de tête creuse l’écart avec le peloton. 19 coureurs partent alors en contre-attaque derrière un groupe de tête réduit à 25 éléments. On retrouve parmi eux des prétendants certains à la victoire finale qui n’ont pas pris le wagon initial, comme le champion des Pays-Bas, Niki Terpstra (EQS), le sprinteur Nacer Bouhanni (COF), deux anciens vainqueurs de l’épreuve (Marco Marcato (WGG) et Jelle Wallays (TSV)) ou encore Ramon Sinkeldam (TGA), récent vainqueur de Binche-Chimay-Binche. L’entente dans ce groupe de poursuivants n’est pas optimale et l’écart se stabilise autour de 2’40’’. A 40 kilomètres de l’arrivée, les 25 hommes de tête comptent par ailleurs plus de 9 minutes d’avance sur le peloton. Au sommet de la côte de Crochu (km204), et après la chute de Nacer Bouhanni, les neuf coureurs les plus costauds du groupe de contre-attaque comptent encore 2’10’’de retard et abandonnent au groupe de tête leurs espoirs de victoire.
Lotto-Soudal à l’attaque, Van Avermaet malchanceux
Dans un final promis aux premiers attaquants du matin, l’équipe Lotto-Soudal, en position de force avec quatre coureurs à l’avant, anime les dix derniers kilomètres en secouant à plusieurs reprises le groupe de tête. Mais dans la côte de l’Epan, à sept kilomètres de l’arrivée, c’est Greg Van Avermaet (BMC) qui place l’attaque la plus franche. Deux coureurs (Tosh Van der Sande (LTS) et (Matteo Trentin (EQS) parviennent à prendre son sillage et distancer leurs compagnons d’échappée. A cinq kilomètres de l’arrivée, Alexis Gougeard tente de relancer mais les trois fuyards passent sous la banderole des deux kilomètres avec vingt secondes d’avance et se dirige vers une bataille finale à trois. A 1.5km de l’arrivée, Greg Van Avermaet est victime d’une crevaison qui ne lui permettra pas de se mêler pleinement au sprint final. A 200m de la ligne, Matteo Trentin passe devant Van der Sande, et impose sa pointe de vitesse pour s’offrir, pour sa dernière course en 2015, sa plus belle victoire de la saison sur la classique des feuilles mortes. Après deux victoires remportées sur le Tour de France en 2013 et 2014, le coureur de 26 ans prouve également que son équipe peut compter sur lui sur les classiques. Tiesj Benoot règle le sprint des battus de l’échappée du jour. Démare est 12ème, Gallopin 15ème.
Dans la course espoirs, Sam Oomen (Rabobank Development Team) s’est imposé en 3h53’39’’ devant son coéquipier Martijn Tusveld et le Belge Maxime Farazijn (EFC – Etixx).
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