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Et . 11 : Majka, le joker

Pour la deuxième étape pyrénéenne, les places dans l’échappée du jour étaient chères. Le champion du monde a longtemps été candidat, mais c’est finalement un mouvement lancé par Thomas Voeckler et Rafal Maka, deux anciens vainqueurs du maillot au pois, qui a réussi à se détacher pour partir à l’assaut des cols d’Aspin et du Tourmalet.

C’est précisément dans cette ascension hors-catégorie que le Polonais a lâché ses compagnons de route, pour signer an solitaire sa troisième victoire sur le Tour de France. L’année dernière, Majka avait déjà redonné de l’enthousiasme au clan Tinkoff après l’abandon de Contador, en s’imposant à Risoul et à Saint-Lary. Cette-fois, c’est au lendemain d’une défaillance de son leader, et après l’annonce d’une tumeur cancéreuse de son capitaine Ivan Basso, qu’il s’impose avec autant d’à-propos que d’autorité.

 Le champion du monde dans la première échappée

 Les 183 coureurs ayant achevé l’étape de La Pierre-Saint-Marin sont bien au départ de Pau, avec pour beaucoup l’intention de mettre à profit une étape annoncée propice à une échappée. Lieuwe Westra (Astana) se lance le premier, suivi de Michal Kwiatkowski (Etixx), Bob Jungels (Trek) et Edvald Boasson Hagen (MTN). Mais ce quatuor ne parvient pas à s’éloigner à plus de 45’’ du peloton. L’équipe Cannondale-Garmin pratique le harcèlement pendant plus de 40 kilomètres et reprend l’échappée immédiatement avant le sommet de la côte de Loucrup (km 48,5).

 Sagan déshabille Greipel

 L’agitation ambiante a pour conséquence de scinder le peloton en deux groupes, dans des conditions largement défavorables à André Greipel, distancé et contraint avec son équipe Lotto-Soudal de combler le retard avant de disputer le sprint intermédiaire. Peter Sagan y empoche 10 points de plus que son rival et reprend le maillot vert sur cet épisode. Juste après la côte de Bagnères-de-Bigorre, un groupe volumineux de 15 coureurs, montant même jusqu’à 22, tente de se détacher avec par exemple Thibaut Pinot et Romain Bardet. Sans succès.

 Deux anciens maillots à pois dans l’échappée

 Dans les derniers hectomètres de la côte de Mauvezin (km 74,5), Thomas Voeckler tente à son tour une sortie, qui inspire dans un premier temps Rafal Majka (Tinkoff). Ils sont rejoints dans l’ordre par Serge Pauwels (MTN), puis par Steve Morabito (FDJ) et Emanuel Buchman (Bora), et un peu plus loin (km 90) par Arnaud Démare (FDJ) et Julien Simon (Cofidis). En abordant la montée au col d’Aspin, les sept hommes de tête bénéficient d’une avance de 3’15’’ sur Dan Martin et Andriy Grivko, sortis en contre-attaque d’un peloton enregistré à 6’. Au sommet, l’Irlandais de l’équipe Cannondale-Garmin a rejoint et pris les commandes de l’échappée.

 Majka en solo au Tourmalet

 L’avantage des attaquants enfle dans la plongée sur Sainte-Marie-de-Campan. Ils débutent l’ascension au col du Tourmalet avec 6’ de marge, tandis que l’équipe Sky laisse l’initiative à Astana. A mi-ascension, le tempo a raison des jambes de Thibaut Pinot et Jean-Christophe Péraud. Ils sont ensuite nombreux à céder, dont Romain Bardet et Joaquim Rodriguez, pendant qu’à l’avant de la course, Rafal Majka a déposé ses compagnons de route à 7 km du sommet. Le Polonais bascule seul au col du Tourmalet, avec trois poursuivants directs, Serge Pauwels, Emanuel Buchmann et Dan Martin, chronométrés à 2 minutes.      

 Nibali à nouveau en retrait

 Le maillot à pois de l’édition 2014, à peine menacé par Pauwels, rentre avec 1’20’’ d’avance dans la dernière ascension. Derrière lui, Dan Martin s’emploie dans la bataille pour la 2ème place, qu’il remporte en même temps que le Prix de la combativité. Un peu plus loin, le peloton Maillot Jaune est secoué par une attaque de Bauke Mollema au pied de la côte de Cauterets. Le mouvement exclut Vincenzo Nibali de la bataille, et permet à Alejandro Valverde de grignoter deux secondes dans les derniers hectomètres. Pas de quoi faire trembler Froome.

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