8 janvier 2025

Et. 10 : Froome écrase le Tour

©Ronan Houssin

La première étape de montagne du Tour de France est celle des enseignements. On y jauge l’état de forme des principaux prétendants au titre, et on se projette sur les chances respectives des leaders les plus en vue. Chris Froome avait déjà rassuré ses supporteurs par sa solidité durant la première semaine.

Article mis à jour le 17 juillet 2015

La première étape de montagne du Tour de France est celle des enseignements. On y jauge l’état de forme des principaux prétendants au titre, et on se projette sur les chances respectives des leaders les plus en vue. Chris Froome avait déjà rassuré ses supporteurs par sa solidité durant la première semaine. Il a montré dans les sept derniers kilomètres de l’ascension finale à La Pierre-Saint-Martin qu’il est tout simplement fort comme un lion, Nguvu Kama Simba, comme il pourrait dire en Swahili, la langue avec laquelle il a fait son éducation cycliste au Kenya. Après avoir déposé Nairo Quintana, le dernier de ses rivaux à l’avoir suivi, Froome a creusé les écarts sur tous ses adversaires dans des proportions importantes. Il a maintenant 2’52’’ d’avance sur Tejay van Garderen, et 3’09’’ sur Nairo Quintana. Contador pointe à 4’04’’, Nibali à près de 7 minutes. 

 Fédrigo en solo, puis en duo

 Le peloton reprend ses efforts après une journée de repos avec 183 coureurs, sans Ivan Basso à qui un cancer des testicules a été diagnostiqué, ni Lars Boom, fiévreux. Après 7,5 km, Pierrick Fédrigo attaque en solitaire et prend le large. Il creuse après 30 kilomètres de course un écart de 9’20’’ avec le peloton, alors que Kenneth van Bilsen est sorti à sa poursuite. Le coureur de Cofidis parvient à combler son retard au km 45. C’est en duo que l’échappée progresse, et atteint un avantage maximal de 14’35’’ au passage de la côte de Bougarber. A ce stade, les rouleurs de Movistar mettent en route la poursuite et rapprochent le peloton à 13’ au sommet de la côte de Villeségure (km 90).

 Barguil à terre

 Ce n’est pas l’accélération des équipiers de Quintana, mais une légère faute d’inattention au moment délicat du ravitaillement (km 75,5), qui met à terre Warren Barguil, contraint à souffrir pour revenir dans le peloton. A 55 kilomètres de l’arrivée, les coureurs de FDJ fournissent eux aussi l’effort en tête du peloton pour fondre sur le duo de tête. Fédrigo et Van Bilsen n’ont d’ailleurs plus que 7’20’’ d’avance au sprint intermédiaire de Trois-Villes (km 124), où André Greipel déshabille Peter Sagan du maillot vert.

 Les Français flanchent les premiers

 A 20 km de l’arrivée, les  échappés n’ont plus que 3’20’’ d’avance sur le peloton, et abordent surtout l’ascension finale avec une marge de 2’30’’ bien insuffisante pour espérer résister aux mouvements des favoris. Car dès les premières pentes, le tempo dicté par la Movistar écœure une partie du peloton, y compris d’honnêtes grimpeurs comme Rui Costa. L’entrée dans le deuxième tiers de l’ascension est douloureuse pour le clan français, qui voit flancher en l’espace d’un kilomètre à la fois Romain Bardet, Thibaut Pinot et Jean-Christophe Péraud. Juste après cet épisode, Robert Gesink place une attaque à 11 km de l’arrivée, momentanément suivi par Rafael Valls.

 Le doublé pour Sky

 Le Néerlandais efface Fédrigo, puis passe quatre kilomètres en tête, pendant lesquels Joaquim Rodriguez, mais surtout Vincenzo Nibali lâchent prise par rapport au groupe Maillot Jaune. Suite à un léger fléchissement de Contador à 7 km de la ligne, Valverde accélère et emmène avec lui Froome et Quintana. A peine 500 mètres plus loin, c’est précisément Chris Froome qui passe à l’offensive, et lâche tous ses rivaux. Surtout, le Britannique exploite les 6 kilomètres qu’il a devant lui pour se bâtir une avance considérable au classement général. Pendant qu’il va chercher sa 5ème victoire d’étape sur le Tour de France, son coéquipier Richie Porte reprend Quintana puis le devance dans le dernier kilomètre pour compléter le doublé du Team Sky. 

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