Article mis à jour le 2 mai 2015
Les plus rapides des plus résistants de tout le peloton sont sélectionnés par le parcours exigeant de Liège-Bastogne-Liège. Pour sa 101ème édition, la Doyenne s’est laissé charmer par un de ses prétendants les plus réguliers, qui maîtrise toutes ses subtilités.
[dropcap]A[/dropcap]u terme d’une course où la sélection a débuté dès l’enchaînement des côtes de Wanne,Stockeu et Haute-Levée, Alejandro Valverde a parfaitement manœuvré dans le final pour contenir les assauts de ses rivaux de chez Katusha, puis pour dominer au sprint un groupe de 10 candidats. Comme sur la Flèche Wallonne, le jeune Julian Alaphilippe bute dans la roue du maître de la saison ardennaise. Pendant que Valverde remporte pour la troisième fois Liège-Bastogne-Liège, le podium est complété par Joaquim Rodriguez.
Huit coureurs à l’avant
De nombreux attaquants tentent leur chance en début de course, mais la formation de l’échappée intervient tardivement, au km 31. Le groupe de huit coureurs comprend Matteo Montaguti (AG2R), Diego Ulissi (Lampre), OttoVergaerde (Topsport), Clément Chevrier (IAM), Marco Minnaard (Wanty), Anthony Turgis (Cofidis), Cesare Benedetti (Bora-Argon) et Rasmus Quaade (Cult). Alors que Reinier Honig, qui a manqué de timing pour intégrer le groupe, roule en position d’intercalé, l’avantage des hommes de tête grimpe jusqu’à 7’45‘’ au km 48. L’équipe Europcar se charge alors de définir le rythme de la poursuite à l’avant du peloton, et maintient une distance d’environ 4 minutes avec l’avant de la course.
Astana précipite l’action
A l’approche de l’enchaînement des côtes de Wanne, Stockeu et Haute-Levée, la poursuite s’intensifie avec le travail encore plus poussé des équipes Katusha, puis Astana. Avec une petite minute d’avance, l’échappée perd déjà trois éléments dans la première bosse, puis subit le retour du peloton orchestré par Grivko (Astana) et Yates (Orica) dans la côte de Stockeu. Dans sa version initiale, l’échappée disparait totalement dans la côte de Haute-Levée (km 178), où une autre attaque se détache à l’initiative de Kangert (Astana), suivi de Chaves (Orica), Scarponi (Astana), Boaro (Tinkoff) etArredondo (Trek).
Les deux derniers vainqueurs à terre
Le quintet ainsi constitué est surveillé de près par le peloton. Trois d’entre eux, Chaves, Scarponi et Kangert, se détachent en montant au col du Rosier (km 194). L’avantage n’est que d’une minute à ce stade de la partie. Le rythme rapide impose un amaigrissement assez net du peloton, qui ne comprend plus qu’une cinquantaine de coureurs à l’approche de la côte de La Redoute. L’agitation provoque au km 211 une chute qui exclut des débats les deux derniers vainqueurs, Simon Gerrans et Dan Martin, ainsi que Nicolas Roche. Le trio de tête se transforme en duo, avec Scarponiet Chaves qui conservent une marge infime de 35’’ sur le peloton.
Valverde contrôle la situation
A 24 km de l’arrivée, Scarponi et Chaves sont repris par le peloton, qui se présente dans la côte de la Roche-aux-Faucons avec l’équipe Katusha aux commandes. Les hostilités sont retardées : Kreuziger accélère sur la fin de l’ascension, suivi de Caruso puis de Fuglsang. Derrière eux, la sélection se poursuit à coups de contre-attaques, et c’est dans la côte de Saint-Nicolas que le groupe des prétendants se dessine. Valverde assume son rôle de patron en donnant le rythme, puis en répondant aux attaques répétées de Katusha (Caruso puis Moreno), tandis que Kwiatkowski et Gilbert par exemple ont lâché prise. Au sprint, parmi les dix candidats à la victoire, Valverde se déclare le premier et résiste comme mercredi sur la Flèche Wallonne au retour de Julian Alaphilippe.